Le rapport à l'espace pour Julien Deransy
Quel est ton univers chorégraphique ?
Depuis 2018, je suis l’un des quatre chorégraphes du groupe SUZANNE aux côtés de Lorenz Jack Chaillat-Cavaillé, Julien Chaudet et Eurydice Gougeon-Marine. Ensemble, nous avons créé un univers singulier, sobre, composé et quotidien, nourri de nos parcours personnels très différents mais complémentaires, allant de l’histoire de l’art à l’architecture en passant par le cinéma.
Mon ambition de devenir danseur et chorégraphe est arrivé très tard, j’avais 27 ans lorsque je suis tombé amoureux de la danse. Je me suis retrouvé sur le parvis Beaubourg un soir de Mars et je décide, par le plus grand des hasards, d’aller au dernier jour de présentation du projet Work/Travail/Arbeid de la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker, de sa compagnie ROSAS et des musiciens d’Ictus. La claque ! Je me suis alors juré de faire honneur à cette puissante émotion qui m’a transpercé. Depuis ce jour, je travaille passionnément et quotidiennement à répondre à cette question : quel est mon univers chorégraphique ? C’est une question essentielle pour tout artiste qui s’engage dans la danse et qu’il faut sans cesse se poser, reformuler en ayant jamais peur d’être surpris.e.s par des réponses nouvelles. Aujourd’hui je répondrai : sombre, géométrique, animal et simple, mais vous l’aurez compris, il y a de très fortes chances pour que cela change demain.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?
Au sein de l’incubateur de chorégraphe, j’ai choisi comme défi la création d’un solo intitulé NUIT CLOSE dont les contours doivent encore être précisés par les semaines de formation et de résidence à venir. Habitué avec SUZANNE aux créations chorégraphiques de groupe avec un nombre d’interprètes compris entre 5 et 10, cette nouvelle création prendra pour moi une nouvelle direction, plus personnelle et intime, puisant son vocabulaire dans l’invention d’une “danse buissonnière” révélée par la nuit et par un dialogue mystérieux entre un homme et une énigmatique sphère posée au sol…
Et avec SUZANNE, notre prochaine création TO LIFE dont la première aura lieu en Août 2024 est une création qui nous tient particulièrement à cœur tant elle fait écho à cette actualité noire dans laquelle nous sommes quotidiennement plongé.e.s. Face à un monde qui se détruit et qui divise de plus en plus chaque jour, “marcher ensemble” est l’acte de résistance des septs interprètes au plateau qui dessine la fresque vivante des intéractions possibles entre individus en temps de crise.
Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?
L’atelier qui aura lieu toute la journée du dimanche 04 février sera l’occasion pour moi de créer un véritable laboratoire d’expériences chorégraphiques. En lien avec la création qui est l’objet de mon parcours à la Fabrique de la Danse, NUIT CLOSE, je proposerai en plusieurs volets des expérimentations autour du rapport à l’espace, solitaire ou collectif, à l’errance, solitaire ou collective, au trouble personnel qui révèle des montres intimes, à l’audace du sordide et aux mystères que cela pourra générer. Toutes ces expériences chorégraphiques seront ensuite mises en espace, pour que nous puissions ensemble, définir un territoire de “nuit” commun qui révélera autant de soli qu’il y aura de participant.e.s.
Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?
Avec le soutien du groupe SUZANNE, c’est de manière autonome que j’ai choisi d’intégrer la Fabrique de la Danse. Selon moi, être artiste, c’est aussi être capable de se réinventer sans cesse, de se définir dans d’autres contextes, de provoquer le voyage vers l’inconnu, d’oser ce qui est surprenant ou ce qui fait peur, de mettre à l’épreuve ce qu’on croit savoir.
Rejoindre l’Incubateur de chorégraphe est donc pour moi une étape de professionnalisation supplémentaire dans ma démarche artistique de chorégraphe en développant les outils de création qui me sont propres pour mieux pouvoir les engager et les identifier dans le travail collectif. J’ai également l’espoir de rencontrer de nombreuses personnes aux ambitions créatives diverses, partager des savoirs, des savoir-faire et des désirs qui nous feront nous connecter à cet univers immense, éphémère et exigeant de la création chorégraphique.
On swingue avec Diego "Odd Sweet" Dolciami
Quel est ton univers chorégraphique ?
Mon univers chorégraphique est passionnément ancré dans les danses sociales, où la House et le Swing occupent une place privilégiée. C'est un royaume vivifiant, s'inspirant des énergies débordantes et des formes envoûtantes des danses de club. Mon objectif est de transporter le public au cœur des situations quotidiennes, en offrant une vision de la danse qui transcende la société et éveille les émotions. Au fil de cette exploration, je m'inspire de la fraîcheur et du côté comique de ces styles, créant ainsi des prestations mémorables et vibrantes.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?
À l'automne prochain, la compagnie que j'ai fondé, ODD Visions, entrera en création de son prochain spectacle _GROUND (se lit UnderGround).
Cette nouvelle création aborde le sujet de la communication non verbale. Elle joue un rôle essentiel dans nos interactions quotidiennes, transmettant des émotions, des intentions et des significations bien au-delà des mots prononcés. Les expressions faciales, gestes et postures tissent un langage subtil mais puissant, qui enrichit notre compréhension mutuelle et renforce nos liens sociaux. _GROUND rend hommage à la richesse de la langue italienne en créant des relations entre les gestes et les danses sociales. Cela passe par les corps via les danses jazz des années 20/30, par la parole et par la musique.
Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?
Les élèves se plongeront dans l'univers du langage rythmique en explorant différentes formes comme le Call and Response. Ils apprendront à synchroniser leurs mouvements avec la musique et à développer leur sens du rythme à travers des initiations de Solo Jazz / Charleston.
Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?
En tant que danseur professionnel depuis 15 ans, je me suis déjà retrouvé à diriger des projets chorégraphiques. J'ai conscience qu'il est essentiel de disposer de plusieurs compétences pour réussir en tant que chorégraphe, telles que : structurer sa compagnie de danse et définir sa vision stratégique, recruter et diriger des équipes techniques et artistiques pour mener à bien son projet. L'incubateur me permettra également d’apprendre à établir des budgets prévisionnels de production et de diffusion et les ancrer dans une réalité économique.
En effet, le domaine non-artistique est de plus en plus indispensable pour réussir en tant que chorégraphe et la gestion d'une compagnie de danse est essentielle pour initier et financer ses propres projets.
Orianne Vilmer et Emmanuelle Simon nous parlent de M51
Quelles sont vos inspirations en tout genre qui vous emmènent vers cette matière chorégraphique ?
M51, c’est la galaxie du Tourbillon dans le catalogue de Messier.
Notre première inspiration pour cette pièce nous vient de l'univers. Nous sommes toutes les deux fascinées par les mystères scientifiques qui sont à l’origine de la matière et... émerveillées de toutes les correspondances étranges de mouvements ou de formes qui existent entre l'infiniment petit, l'échelle humaine, et l'infiniment grand !
Nous sommes aussi très inspirées par les artistes aux processus de créations ludiques et par les écrivains du genre fantastique qui imaginent des mondes complets. Cela nous a donné envie de créer un système, régi par un ensemble de règles de composition du mouvement et de lois reliant l'image et la danse.
De qui vous êtes vous entourées et en quoi leur travail apporte une complémentarité ?
Pour proposer une véritable immersion dans notre monde imaginaire, nous voulions tout d'abord un univers visuel coloré et évolutif. C'est ainsi que l'idée de la création numérique est née. Damien Serban, artiste numérique, a été très sensible à notre système chorégraphique et a proposé de s'inspirer de paysages et d’éléments célestes tout en utilisant des outils comme l'IA et le datamoshing pour générer des images ou des connexions à la musique.
Nous voulions également une immersion sensorielle par la musique, avec des sonorités inattendues, pouvant évoquer le stellaire et le chaos de la matière en création. La rencontre avec Baptiste Lagrave nous a permis de travailler tous les 4 entre vidéo, musique et danse, pour construire une dramaturgie cohérente au global et pour chaque champ artistique. Nous avons pris un vrai plaisir à nous influencer mutuellement !
Nous avons également demandé à Emmanuelle Stäuble que nous connaissons bien d'imaginer la création lumières, sacré challenge pour une pièce avec autant d'interprètes et une vidéo au plateau. Enfin, pour un tel projet aussi proche des sciences fondamentales, nous avons sollicité l'aide de Nicole Vilmer, directrice de recherche au CNRS, pour pouvoir alimenter notre inspiration, approfondir nos idées, acquérir de nouveaux savoirs, renforcer le sens de nos choix artistiques via l'imaginaire scientifique.
Comment avez-vous conçu cette pièce ?
Il y a quelques principes majeurs pour la création de cette pièce. D'abord le choix d'accumuler les danseurs au plateau. Tout danseur qui entre n'en ressort plus jamais ! Pour les accumuler, nous avons adapté la suite de Fibonnacci, et cela nous a conduit à définir 8 étapes dans la création. Ensuite nous avons défini quatre états de corps qui seraient la base de l'écriture de notre matière chorégraphique. Ces quatre états de corps correspondant à des niveaux d'énergie de la matière et sont associés à des couleurs : jaune, vert, bleu, violet. Nous avons également réfléchi aux configurations naturelles du microspcopique ou du cosmologique qui nous intéressaient dans la prise d'espace. Et nous avons alors associé chaque étape à un nombre de danseurs, à une configuration et à une énergie. Pour composer la chorégraphie nous commencé par écrire et transmettre un répertoire de gestes par couleur règles puis composé l'ensemble des partitions de chaque danseur en s'inspirant de concepts ou de lois physiques.
Notre incroyable team coiffure M51
Tu le sais, toi qui as assisté à la première de M51 ? Ou si tu as vu passé les sublimes photos de cet événement incroyable... que derrière, en coulisses, de petites mains se sont afférées toute la journée pour que le spectacle soit complet, unique. Et parmi elles, nos incroyables coiffeuses... que nous souhaitions mettre en lumière dans la fameuse rubrique "bénévole du mois".
Ce mois-ci, elles sont au nombre de 8 : Amélie, Emilie, Louise, Sedera, Claire, Sophie, Léa et Lucie.
On vous laisse découvrir leurs petite interview sans plus attendre !
Sedera : "Le premier métier que j'ai voulu faire dans ma vie, c'est coiffeuse. J'ai donc toujours joué avec mes cheveux et ceux des autres. J'ai beaucoup aimé rechercher des coiffures à proposer pour la pièce, et voir l'enthousiasme et la créativité de chacun.e une fois les grands thèmes identifiés. Bravo et merci à toute l'équipe coiffure :) J'ai adoré la motivation de la team mèches, qui a osé le décoloré argenté !"
Lucie : "De mon côté grosse passion également pour le métier de coiffeur.euse, on se sent si beau.elle et bien quand on a une jolie coup. Et puis comme mes gros cheveux sont indomptables et que je n'arrive pas à me faire des tresses moi-même, c'est toujours un gros kiff de pouvoir réaliser sur la tête de quelqu'un.e d'autre ce que j'ai pu rêver d'avoir sur moi. En plus c'est comme un puzzle ou un mandala, il y a un aspect détente haha ! Du coup pour M51, ça m faisait plaisir de m'investir dans la création à ma façon et de voir les danseur.se.s heureux.ses de nos propositions. Contente d'avoir contribué à cette tempête créative de cheveux et d'avoir pu oser aussi de nouvelles propositions."
Sophie : "On m'a balancé pour faire partie de la team coiffure (Merci Eva :)) et j'ai adoré m'investir là-dedans ! C'est une autre façon de s'investir dans un projet, comme un mini labo créatif, et aussi une façon de prendre soin des autres danseuses et danseurs avant de monter sur scène. Et puis faire ça en groupe, c'était très cool aussi. On s'est jamais autant échangé de tuto coiffures avec Sedera !"
Léa : "Faire partie de l'aventure coiffure M51 est un moyen d'exprimer sa créativité et son petit grain de folie et surtout la joie de se sentir dans le cosmos jusqu'au bout des cheveux !"
Claire : "Au début, un peu de pression quand même et puis je me suis dit : les rouleaux spiralés, je sais faire et je me suis lancée. J'ai adoré ces petits instants privilégiés avec celles et ceux que j'ai coiffé.e.s et les échanges avec les camarades coiffeuses. Pour finir, fignoler tous les détails jusqu'à la coiffure, je suis très friande."
Emilie : "J'adore les cheveux, c'est comme une matière à part qui peut exprimer beaucoup de choses d'une personne ou d'une situation. J'étais donc ravie de participer à la team coiffure de M51 et de voir dans les yeux des danseur.se.s la plaisir de rentrer dans le cosmos jusque dans leurs cheveux."
Amélie : "Dans les spectacles, un de mes moments préférés (après monter sur scène), c'est le moment des préparatifs en coulisses : le maquillage, les costumes, les répétitions de dernière minute et bien sûr les coiffures. Si j'adore me faire coiffer (et surtout pour me transformer en spirale) je n'avais pas beaucoup d'expérience en coiffure... C'était donc un réel plaisir de découvrir et apprendre des autres. Expérience à refaire !"
De la poésie pour Ornella Dufay Miralles
Quel est ton univers chorégraphique ?
Mon univers chorégraphique, incarné à travers la compagnie BODY PATCHWORK, puise son inspiration dans la poésie des situations ordinaires. J’aime quand les émotions humaines transforment le monde qui nous entoure en métaphores, en particulier au sein de la classe sociale populaire. Ma fascination pour la diversité des danseurs, chacun arborant un style singulier, se traduit par la création d'interactions et de tableaux visant à magnifier chaque artiste, mettant en lumière leur singularité.
Pour moi, la danse représente un moyen d'étirer le corps afin de laisser place à ce qui circule à l'intérieur de chacun, favorisant la conscience profonde de soi, de son apparence physique, de ses émotions et de ses capacités. C'est un outil permettant de reprendre le contrôle et de libérer le corps de toute contrainte contraire à sa nature. Jusqu'à présent, mes œuvres explorent la relation avec soi-même dissimulée derrière une façade, dans une société souvent dépourvue de tolérance envers l'erreur.
Dans ma quête poétique avec des danseurs aux styles et personnages différents, j'ai entamé une recherche personnelle sur mon propre style de danse et les images qui en émergent. Cela m'a conduit à l'image de la sirène, un style de danse oscillant entre une féminité forcée et des mouvements plus explosifs et animaux, tirant inspiration de ma pratique au sein de la communauté krump.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?
Mon projet actuel, 'NO', explore l'entrelacement subtil des pièces 'Siren' et 'Unleash', créant une expérience narrative captivante. Il suit un homme séduit par la sirène, symbolisant une séduction superficielle, révélant des couches de colère refoulée. 'NO' plonge dans la complexité des relations humaines, explorant les masques que nous portons et les conséquences de la rencontre avec la vulnérabilité. La pièce invite à réfléchir sur la nature changeante de l'amour et de la peur, ainsi que sur la transformation inévitable d'une carapace façonnée par l'homme parfait après avoir plongé dans l'océan tourmenté de la vulnérabilité.
Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?
Au cours de ce stage, nous explorerons le thème de la sirène en abordant la colère refoulée derrière une image conventionnelle de la féminité. Pour les danseuses, l'accent sera mis sur la lutte entre le modèle féminin imposé et l'expression intérieure authentique.
Les danseurs, de leur côté, vivront une expérience similaire aux attentes du modèle masculin. Les règles du jeu créeront un espace propice à une belle improvisation, où je serai votre guide pour vous emmener vers des explorations profondes. Si le temps le permet, nous ajouterons également un extrait chorégraphique pour enrichir vos recherches individuelles. L'objectif est de créer un dialogue entre "ressembler à" et "être soi-même", transcendant ainsi les normes préétablies. Préparez-vous à un travail intense et libérateur, où la danse devient une voie puissante d'expression personnelle.
Pourquoi avoir rejoint la chorégraphie ?
Notre campagne de crowdfunding est ouverte !
C'est l'heure de notre campagne annuelle. Celle où on te demande de nous donner un petit coup de main financier, quelques heureux euros pour nous soutenir, à la hauteur de ce que tu peux mettre ! Maintenant que c'est dit, on t'explique tout...
Tu suis peut être nos aventures depuis quelques temps. A travers un projet dansé, une newsletter, une jolie photo Instagram...
mais en fait Danse en Seine c’est quoi ?
Une association 100% bénévole, avec plus de 200 personnes qui ont envie de partager leur amour pour la danse et de danser, encore, beaucoup, partout !
Alors pour ça on met en place tout plein de projets et dispositifs pour faire bouger nos corps et probablement ton corps !
Des créations orchestrées par des chorégraphes professionnel·les de la mort qui tue, un espace de créativité pur et collectif, une possibilité d’expérimentation de tes ateliers les plus fous, des ateliers réguliers aussi...
Pour mener tout ça, nous avons besoin d’argent ! Et c’est là que tu peux entrer en jeu !À quoi sert ton argent ?
A rémunérer des artistes qui créent pour l’asso, à nous aider à payer des salles de répétitions, de rencontres, et de spectacles. A payer la technique de nos spectacles !
A continuer à pouvoir rêver nos projets avec une ambition digne de notre enthousiasme !
Les postes de dépense :
- M51, notre création cosmique
- Les scènes ouvertes
- Le festival Expérience
- Les p'tits samedis aux Amandiers
Tu veux en savoir plus sur nos projets et participer à ta hauteur ? Voici le lien qu'il faut suivre !
Carla, notre bénévole cosmique
Quel est ton rôle dans l’association ?
Que fais-tu dans la « vraie » vie ?
Depuis quand es-tu dans l’association et qu’y as-tu découvert ?
Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?
Toutes les dimensions du chorégraphe Nelson Reguera Perez
Quel est ton univers chorégraphique ?
Mon univers chorégraphique est principalement nourri d’esthétisme, de simplicité et du rapport au corps. Je crée des tableaux issus de mon imagination du monde qui m’entoure, et c’est à l’intérieur de ce cadre que je vais travailler ma danse, non seulement sur le plan frontal, mais aussi dans toutes les dimensions.
Je me nourri de la créativité et de l’expression de chacun de mes danseurs, du début jusqu’à la fin de la création y compris lors des représentations.
J’aime offrir la possibilité à chaque spectateur de trouver une part de lui-même au sein de mes pièces.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?
Mon projet de danse a pour sujet d'étude et de réalisation : La capacité du corps et de l’esprit à pouvoir naviguer dans une réalité de plus en plus dominée par le virtuel. Doa, qui veut dire la “porte" en japonais, se déploie comme un jeu de scène s'appuyant sur les mouvements fluides des danseurs, la lumière et l’espace.
La métaphore de la porte se fonde sur l'idée de passer d'un endroit à un autre, ou d'un état d'être à un autre. Elle suggère le mouvement à travers le temps et l'espace, le passage entre les deux mondes : réel & virtuel.
Dans ce récit, les danseurs passent d’un monde à l’autre, se détachant parfois du moment présent, des relations interpersonnelles et des relations avec les autres.
Cet isolement qu'ils s'imposent est le reflet d'une métamorphose qui se déroulera au cours des prochaines décennies et qui aura très probablement un impact sur les dimensions physiques et psychologiques de l'humanité.
Quel atelier as-tu prévu avec les danseur.se.s de Danse en Seine ?
L'atelier sera une recherche autour de ma prochaine création. Je désire travailler avec l'objet (plateau à roulettes) pour que nous puissions sortir le danseur de sa verticalité et essayer d'autres sensations et mouvements. Ce travail sur l’équilibre, permettra de faire travailler les danseurs en étant dépendant l'un de l'autre. J'aimerais également porter des lunettes de ski pour donner la sensation d'une isolation totale de la réalité. L'espace est délimité par un ruban blanc au sol qui définit trois zones. Dans chacune de ces zones, un thème différent. Le virtuel, le réel et la zone où les deux se rejoignent.
Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphie ?
L'incubateur chorégraphique est une formation très intéressante par sa diversité et son approche globale. On aborde non seulement la chorégraphie, mais aussi tout ce qui entoure une création. C'est une formation très importante pour ma transition de danseur à chorégraphe. Cela va me permettre d’approfondir mes compétences en tant que jeune chorégraphe.