Même pas Seul, à la Halle Pajol le 29 Novembre
Découvrez le duo "Même pas seul" créé en 2006 au théâtre de Châtillon avec Thomas Lebrun, et repris par Arthur Perole et Ariane Derain à la Halle Pajol samedi 29 novembre à 20h, dans le cadre du festival Traverses.
"Dans cette pièce, j'ai eu envie de parler de mes racines, le Nord de la France... d'un certain Nord, celui des petites gens avec leur difficulté à être, à exprimer leurs sentiments, sourds à leur propre détresse comme à celle de l'autre... Alors sur fond de carnaval de Dunkerque et de télévision, dans notre F2 boulevard de la mer, on met un sacré bazar, on rit, on pleure, on meurt avec Leonardo Di Caprio... et on ne sait rien de soi. Même pas seul, c'est Titanic, en espérant ne pas faire naufrage... c'est une envie d'aimer" - Christine Bastin
Ne manquez pas non plus la soirée partagée de la veille, où vous pourrez (re)découvrir "Femmes" de Christine Bastin.
5€ - Réservations : groupetraverses@gmail.com ou 06 23 01 18 09
La Scène Ouverte du 3 octobre, un avant-goût prometteur
C’est un aperçu de très bon augure que les danseuses de Danse en Seine ont offert à un public nombreux et varié ce soir d’octobre. Nous étions quelques-uns, en effet, à pouvoir préjuger d’un travail chorégraphique toujours en construction mais livré à la curiosité des spectateurs de tous âges, tel un regard furtif mais admirateur posé sur le tableau non achevé d’un peintre en pleine création.
Les trois extraits présentés, préfigurant les trois actes du spectacle Or des talus qui se tiendra le 5 janvier, s’appuient sur les thèmes aussi mystérieux qu’apparemment décousus de l’abnégation, la rencontre et la cavale.
Ce début de périple est marqué par les mouvements sacrificiels d’un groupe de jeunes filles aux regards contraires. Au vu des visages éberlués des plus jeunes spectateurs, nul doute que les saccades des danseuses auront posé plus de questions qu’apporté de réponses auprès du public. Cette absconse abnégation est apparemment plurielle mais collective.
Au foisonnement de la kyrielle suit un duo, un homme et une femme, puisque le doute n’est pas permis. D’une délicatesse affectée, la rencontre de ces ceux complémentaires entend montrer avec une grâce non tempérée l’apprivoisement des deux personnages.
Le coup de fouet viendra de la cavale, véritable performance artistique autant qu’exploit cardiologique. Entraînées dans une ronde infernale dont l’horlogerie impeccable s’emballe toujours plus à chaque tour, les danseuses semblent happées dans une fuite en avant irrémédiable. De cette mécanique de l’angoisse, on retient les affres des cris de transe, les à-coups faussement désarticulés et le souffle haletant. Le souffle du public était lui, coupé.
Arnaud, pour Danse en Seine
Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #3
[UPDATE] Les prochaines représentations d'Or des Talus auront lieu à Toulouse le 26 septembre et à Avignon les 17 et 18 octobre]
Rencontre avec Camille Delache qui interprètera le personnage d'Emilie...
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Où as-tu cherché l'inspiration ?
Que traverses-tu en terme d'état de corps, de sensations ? Quelles sont les difficultés de cette duo ?
Plus largement, qu'est ce qui t'a attiré dans ce projet ?
Orianne et Jocelyn nous ont présenté le projet dans le cadre des scènes ouvertes de Danse en Seine. Très vite, je trouvais très intéressant d'être interprète pour deux chorégraphes qui lançaient leur première création. Nous allions être des prototypes d'un prototype !
Qu'est ce qui te marque le plus dans la pièce ?
Que t'aura appris cette aventure artistique ?
En grande partie, le processus de création nous apprend à écouter, à se laisser guider par Orianne et Jocelyn en respectant leurs partis pris de chorégraphes.
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
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Femmes, le 28 Novembre à la Halle Pajol
Le grand retour des "Femmes" de Christine Bastin aura lieu à la Halle Pajol vendredi 28 novembre à 20h, dans le cadre du festival Traverses.
Ce même soir vous pourrez découvrir le travail de Raphaëlle Delaunay et de la cie Traverses. Ne manquez pas non plus le lendemain, le samedi 29 novembre à 20h, le duo Même pas seul de Christine Bastin, dansé par Arthur Perole et Ariane Derain.
5€ - Réservations : groupetraverses@gmail.com ou 06 23 01 18 09
Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #2
[UPDATE] Les prochaines représentations d'Or des Talus auront lieu à Toulouse le 26 septembre et à Avignon les 17 et 18 octobre]
Rencontre avec Sophie Romanet qui interprètera le personnage de la Mère d'Emilie...
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Raconte-nous ton personnage !
Quelles sont tes sources d'inspirations pour l'interpréter ?
Que traverses-tu en terme d'état de corps, de sensations ?
Quel est le plus difficile en tant qu'interprète de ce rôle ?
Plus largement, qu'est ce qui t'a attiré dans ce projet ?
Qu'est ce qui te marque le plus dans la pièce ?
Que t'aura appris cette aventure artistique ?
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
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Appel à Projets Artistiques sur le thème de la Grande Guerre
Dans le cadre de l'organisation du spectacle "Belle Petite Monde" la compagnie Danse en Seine lance un appel à projets artistiques à destination de tous les jeunes chorégraphes de l'Ile de France sur le thème de la Grande Guerre.
Le spectacle "Belle Petite Monde" commémore le Centenaire et a lieu le samedi 13 Décembre 2014 au Vingtième Théâtre. Il s'inscrit dans le projet Danse, Ecole & Opéra conduit au sein de l'Ecole des Amandiers et qui a pour objectif de sensibiliser les élèves à la Grande Guerre. En première partie du spectacle, les enfants et les danseurs de la compagnie présenteront les créations inspirées de lettres et croquis de poilus. En seconde partie du spectacle, la compagnie souhaite inviter plusieurs artistes à proposer leur réflexion artistique autour de ce thème.
Les projets doivent respecter les conditions suivantes :
- Durée maximum : 10 minutes
- Création en lien avec la Grande Guerre ou le devoir de mémoire
Les dossiers de candidatures sont à renvoyés d'ici le 5 Novembre à compagnie[a]danseenseine.org avec pour objet "Appel à Projets Belle Petite Monde" et devront comporter dans la mesure du possible :
- une présentation de l'artiste ou de la structure artistique
- une présentation du projet (intention, descriptif, photo, vidéo)
Les résultats seront annoncés le 10 Novembre. Une rencontre des lauréats avec l'équipe artistique sera organisée courant novembre.
Pour toute information complémentaire, n'hésitez pas à contacter Emmanuelle Simon, Directrice artistique de la compagnie Danse en Seine par mail compagnie[a]danseenseine.org.
Extraits du spectacle Et vint & Une Danse, appel à projets de juillet 2014 :
https://www.youtube.com/watch?v=wpKuxc4KUXI&feature=youtu.be
Rencontre avec l'équipe artistique d'Or des Talus #1
La première représentation d’Or des Talus aura lieu le 5 janvier 2015 au Vingtième Théâtre à Paris. Or des Talus est une pièce inspirée du roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel pour onze danseurs de la compagnie Danse en Seine. D’ici la première, une série d’interviews de l’équipe artistique du projet sera publiée sur le blog, à retrouver sur la page dédiée.
Rencontre avec Marie Simon, interprète principale de la pièce...
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Raconte-nous ton personnage !
Mon personnage est celui d’un jeune homme : Julien. Je perçois son histoire comme un parcours initiatique, une succession de rencontres qui lui permettent de se situer, de se construire.
Je le vois naïf mais déterminé. Il se laisse avoir tout en analysant… C’est un rêveur : son monde intérieur est très vaste.
Quelles sont tes sources d'inspirations pour l'interpréter?
J’ai lu le livre une fois avant de commencer les répétitions. Sur quelques scènes nous nous sommes inspirés des mots du texte, des extraits. La lecture du roman m’a construit un imaginaire dans lequel je peux puiser mais je pense plutôt me fier à ce que je comprends des intentions d’Orianne et Jocelyn. J’écoute ce qu’ils veulent faire ressortir, ils prennent le temps de mettre des mots dessus ; de dégager l’idée, le sentiment important. Puis j’y réponds instinctivement, ou bien à partir d’une base qu’ils me proposent. Ensuite ils affinent, on construit ensemble.
Qu'est-ce qui te marque le plus ?
A la lecture du roman, j'ai été marquée par le rythme des mots, le débit et la perception du monde par Julien. L’histoire est très noire, mais ce qui a plu aux chorégraphes je crois, ce sont les sentiments qui s’en dégagent. De manière plus générale dans la pièce, je suis marquée par les situations. Dans chaque scène on se met dans une situation, ces situations peuvent révéler des instincts, de l’émotion, des réflexions…
Quel est le plus difficile en tant qu'interprète de ce rôle?
Ce qui est difficile c’est d’aller à l’essence des choses, les scènes s’enchaînent et j’aimerais éviter d’être le personnage qui s’automatise dans ses approches. Au fur et à mesure des scènes le personnage doit évoluer et en même temps on doit le retrouver, le reconnaitre. Dans l’action je voudrais préserver et valoriser certaines intentions précises qui me permettent d’incarner le personnage et de me détacher de moi, de mes habitudes corporelles etc. Dans ce rôle certaines qualités sont éloignées de mon naturel, nous sommes en train de les travailler !
Que traverses-tu en termes de sensations, d'états de corps?
Je m’appuie beaucoup sur mes sensations. Certaines scènes sont comme « dédiées » aux sensations corporelles ! Par exemple, sur la fluidité qui doit animer mon corps, le rendre liquide, flexible à l’intérieur pour l’épilogue. Ou bien sur le contact avec une autre danseuse lors de la rencontre avec Camille. D’autres scènes sont concentrées sur les intentions : il s’agit alors d’avoir un focus mental, émotionnel et de mettre le corps dans le même état.
A travers la pièce il y a donc des moments intenses d’écoute, ou de lutte contre soi-même, contre l’autre. Je suis soit dans l’action, dans le temps et le poids. Soit dans un espace suspendu, arrêté.
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
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Autour de Pina Bausch
Danse en Seine participe au Festival Changé d'Air organisé par le Centre socioculturel François Rabelais du 13 au 22 Novembre à Changé (Sarthe).
Durant ces 10 jours de festivités et de rencontres avec la culture allemande, un focus sur la danse contemporaine et plus spécifiquement sur Pina Bausch est programmé, avec une soirée pour découvrir cette figure primordiale de la danse contemporaine.
Vendredi 14 Novembre :
Création (Arabesque)
Après une semaine de recherche autour de l’improvisation et plus spécifiquement du travail de Pina Bausch, la chorégraphe Cathy Riand et les participants du stage présenteront le fruit de leur travail... Une évocation sensible et dansée du style et de l’univers de la grande chorégraphe allemande, Pina Bausch...
Conférence vivante (Danse en Seine)
Danse en Seine animera une «conférence vivante» autour de Pina Bausch, à travers des extraits vidéos ou dansés de plusieurs de ses spectacles. L’occasion de découvrir la vie et comprendre l’oeuvre de cette grande artiste et chorégraphe allemande.
Samedi 15 Novembre :
Invitée d’honneur : Anne Martin (Tanztheater)
Anne Martin, ancienne danseuse du Tanztheater et enseignante au CNSM de Lyon, proposera un stage de danse « Sur les pas de Pina Bausch» ouvert à toute personne ayant une pratique régulière de la danse.
Durant cette journée, la danseuse partagera certaines méthodes de travail expérimentées aux cotés de Pina Bausch entre gestes quotidiens et gestes chorégraphiques, en partant de la personnalité de chaque stagiaire et de sa place dans le groupe.
Rencontre avec l'auteur de "L'Or des Talus"
La première représentation d’Or des Talus aura lieu le 5 janvier 2015 au Vingtième Théâtre à Paris. Or des Talus est une pièce inspirée du roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel pour onze danseurs de la compagnie Danse en Seine. D'ici la première, une série d'interviews de l'équipe artistique du projet sera publiée sur le blog (à retrouver sur la page dédiée). Après les questions au duo de chorégraphes, rencontre avec l'auteur...
En quoi votre roman se prête-t-il à une adaptation chorégraphique?
Je n'avais pas pensé à une adaptation chorégraphique : cinéma, bande dessinée, oui, mais pourquoi pas d'autres formes ? C'est dans plusieurs passages que le récit fait appel en effet à la danse : la scène du puits où tourne la robe blanche, la scène finale du train où danse le corps éclaté de julien en millions de lucioles tournoyantes. Il y a peut-être dans le fond de cette dérive qu'est L'or des talus, comme un battement primal, quelque chose qui tient plus du ventre et du halètement que des mots eux-mêmes, et même du sens qu'il voudraient porter. Le rythme y est battement. Le battement comme corps, le corps comme mouvement, le mouvement comme respiration ultime. C'est cela peut-être qu'ont ressenti les chorégraphes.
Une adaptation est toujours un exercice difficile, même pour les plus expérimentés, que ce soit au cinéma ou en danse... N'avez vous pas peur pour votre oeuvre?
Il faudrait un autre mot. Adaptation veut trop dire qu'on reste dans le cadre et l'énoncé de l'oeuvre. Or des traductions, qu'on se plait à définir comme des trahisons, parviennent quelques fois à éclipser l'oeuvre d'origine : c'est le cas pour Baudelaire qui nous a laissé une traduction inégalée des Nouvelles d'Edgar Poe, c'est le cas pour certains critiques littéraires, dont les essais, si brillants, sont passés à la postérité en tant qu'oeuvre à part entière. Prendre appui sur une oeuvre, c'est vouloir faire oeuvre à son tour. Il faut se décomplexer et s'affranchir de l'oeuvre: ce que l'on adapte vaut en soi-même, si bien qu'une oeuvre peut susciter une autre oeuvre, dont la valeur n'a pas à être jugée en ce qu'elle reste fidèle ou s'écarte de l'oeuvre dite "originale", mais en ce qu'elle réussit à rendre dans son art propre, ici la danse. Regardons le travail des chorégraphes sur la scène comme une oeuvre dansée. Oublions, au moins pour le temps de la danse, le texte.
Avez-vous été consulté par les chorégraphes? Le cas échéant sur quel genre de sujets?
Nous avons convenu dès le départ que l'auteur du texte n'interviendrait pas pour permettre une appropriation complète. Bien sûr il y a eu des échanges, des interférences. Difficile pour un auteur de ne rien dire, mais chacun savait à quoi s'en tenir. Les chorégraphes ont semblé vouloir un éclairage par moments, mais en même temps, tenaient leur oeuvre dans les mains. J'aime ce côté capitaine : à eux la conduite du bateau. Bien sûr, je ne peux pas dire que je n'aurais pas aimé intervenir davantage, surtout sur le plateau, au moment du travail, parler aux danseurs. Mais ceci aurait représenté un grand risque : la deuxième oeuvre aurait été une nouvelle fois celle de l'écrivain, ce que nous n'avions pas voulu.
Comment décririez-vous l adaptation qu'ils font de votre roman?
Je me suis préparé à tout accepter. Une seule chose me désolerait, ce serait que l'oeuvre soit sans force, sans beauté. Or, pour ce que j'en ai vu pour le moment, les chorégraphes sont parvenus sans les mots, à restituer le fond du récit, le fond au plus profond. En cela ils rejoignent ce que j'ai voulu exprimer dans le texte, mais cela aurait pu être une toute autre approche, il faudrait que je sois capable de l'accepter. Mais je ne connais pas la suite, cela m'angoisse, l'idée d'une déception en particulier, ce qui est stupide compte tenu de l'attitude d'ouverture que je me voudrais, et je crois que les auteurs de la chorégraphie doivent être également bien inquiets par moments. Les danseurs, danseuses, partagent cette angoisse avec nous tous, et c'est ça qui en fait une aventure : peurs, enthousiasmes, défauts, faiblesses, atouts, force, tout est embarqué.
Qu avez vous ressenti lorsque vous avez vu les premiers extraits? Quelles sont vos attentes pour la première?
Lors de la présentation des premiers extraits, j'ai comme entendu la musique du récit dans mon ventre. Cela dansait sur la scène et en même temps dans mes veines de spectateur. Pour la première, j'essaye de ne rien vouloir. N'ayant pas été le maître d'oeuvre, je ne suis qu'un parmi les spectateurs. Pour être sincère, c'est difficile de ne rien attendre, comme si on pouvait s'extraire de soi-même ! Ce sera un effort, à l'arraché, le même que celui que l'on fait pour accepter l'autre dans la royauté de son altérité. Mon souhait intime, sans préjuger du rendu final, est bien sûr que leur oeuvre soit éclatante.
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières - 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
Articles précédents :
5 questions aux chorégraphes d'Or des Talus
La première représentation d'Or des Talus aura lieu le 5 janvier 2015 au Vingtième Théâtre à Paris. Or des Talus est une pièce inspirée d'un roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel pour quatorze danseurs de la compagnie Danse en Seine. Les deux chorégraphes, Jocelyn Muret et Orianne Vilmer, répondent à nos questions. Retrouvez les interviews des artistes associés sur la page dédiée.
1. Comment est né le projet Or des Talus?
Orianne Vilmer : Ce projet est né d'une rencontre inattendue avec Jean-Louis Carrasco-Penafiel et de la découverte de son premier roman, "L'Or des Talus". Lire "L'or des Talus" c'est plonger dans un univers poétique malgré la noirceur des personnages, c'est traverser des sensations étranges car dérangeantes et douces à la fois, c'est se laisser prendre par un tourbillon d'images de sentiments humains. Après l'avoir lu, il était évident pour nous que l'histoire ne s'arrêterait pas là ! Cette rencontre avec Jean-Louis et avec son oeuvre a réveillé un besoin d'expression artistique en nous deux et nous avons choisi de l'assouvir !
Jocelyn Muret : Très naturellement au contact de Jean-Louis (l'auteur) et Marie (sa femme). Nous en avons appris plus sur l'homme derrière l'écrivain au cours d'un diner estival, le genre de diner qu'on espère sans fin. Quelques heures plus tard, l'idée, encore floue et informe, avait germé dans nos têtes. Au final, c'est autant la violence du roman que la sérénité de Jean-Louis qui nous ont poussé à concrétiser ce projet d'adaptation.
2. Par où avez-vous commencé pour transposer cette oeuvre littéraire dans l'univers de la danse contemporaine? Que retrouve-t-on du récit initial?
Jocelyn Muret : On a longuement hésité avant d'être sûrs d'en faire un projet de danse contemporaine. C'est difficile de faire un choix quand on a une matière si riche à disposition. Et puis, le mouvement s'est imposé peu à peu comme le moyen le plus à même de retranscrire les émotions que nous avions ressenties à la lecture du roman. A la Toussaint 2013, nous avions besoin de nous isoler du tumulte de la vie parisienne, l'île d'Ouessant a été notre première résidence artistique. Libres de toutes contraintes, nous avons couché nos premières idées sur le papier. Rapidement, la pièce à pris corps autour des tableaux qui nous inspiraient, et c'est seulement après que le travail choréagraphique a vraiment commencé. Du récit initial, on retrouve certainement le flot d'émotions contradictoires qui accompagne la lecture, du moins nous l'espérons !
Orianne Vilmer : En effet, le texte étant particulièrement imagé et rythmé, nous avons d'abord eu très envie de l'adapter sous forme théâtrale. Mais ce roman c'est comme un voyage sensoriel et poétique vers un univers où les mots n'ont finalement plus leur place puisqu'ils ont fait leur travail. Le seul relai possible devient le corps, et la création chorégraphique prend alors tout son sens. Certes, on retrouve beaucoup de choses du récit initial mais nous ne vous promettons pas non plus que vous puissiez reconstituer toutes les aventures de Julien. Le roman est un détonateur, mais ensuite il faut prendre ses distances pour conserver l'origine de ce qui nous a secoué jusqu'au besoin de créer à partir de lui. Concrètement, le processus de création a débuté par un travail méticuleux d’analyse du texte. Images, rythmes, mélodie des mots, ambiances, personnages, sentiments... Nous nous sommes appropriés le texte et avons conçu la structure de notre pièce. C'est ensuite lors de l'audition avec les danseurs de la compagnie Danse en Seine que tout a pris vie. Quelques mouvements esquissés, des corps qui se révèlent dans des personnages, des visages qui surprennent... Une fois la distribution réalisée, le projet démarrait réellement !
3. C'est par le biais des "scènes ouvertes" de Danse en Seine que vous avez pu développer ce projet de création chorégraphique. Quel est le principe et qui peut participer?
4. Travailler en binome avec un autre chorégraphe est un challenge pour de nombreux artistes. Quelles difficultés avez-vous rencontré, et comment les surmonter?
Orianne Vilmer : Nous n'avons pas rencontré de difficultés particulières. Le travail en binôme est une richesse incroyable : cela permet d'avoir un recul supplémentaire sur la matière qui sort d'une séance de travail. Cela permet de confronter des avis, et donc de les remettre en question pour les assumer d'autant plus. Cela permet aussi et c'est une évidence de se dédoubler lors de répétitions, de s'occuper encore mieux des danseurs. Et puis effectivement comme nous n'avons pas les mêmes formations artistiques, cela permet de se compléter : je suis pour ma part très attachée aux mouvements, aux corps, à l'intériorité tandis que Jocelyn a une vision très claire de l'univers global de la pièce : mise en scène, scénographie, ambiance musicale...
Jocelyn Muret : Nos compétences étant assez différentes et complémentaires, il n'y a pas eu de relations conflictuelles dans l'élaboration du projet. A aucun moment j'ai eu la sensation de devoir sacrifier mes idées ou faire des "compromis artistiques", et je crois savoir qu'Orianne non plus. Le dialogue, l'écoute et la confiance que l'on a l'un envers l'autre ont guidé notre travail. Nous ne nous empêchons jamais de dire que nous ne sommes pas sûrs d'un mouvement, du rythme d'un tableau, d'une phrase particulière...
5. J-80 avant la première le 5 janvier prochain. Quelles sont les dernières étapes avant le grand jour?
Jocelyn Muret : Nous avons créé l'essentiel de la chorégraphie, que nous devons bien entendu encore peaufiner pour le jour J, et nous concentrons maintenant sur la scénographie. Pour qu'un plat soit réussi, il faut un juste dosage de tous les ingrédients. C'est la même chose en danse contemporaine, et plus généralement dans le spectacle vivant, chaque élément est réfléchi comme partie d'un tout cohérent : décors, costumes, lumières, sons, musiques, rythme, etc.
Orianne Vilmer : Les quelques semaines que nous avons encore devant nous vont nous permettre aussi de nettoyer l'écriture, fluidifier la pièce dans sa globalité en travaillant les transitions, et évidemment accompagner les interprètes dans leur incarnation du propos chorégraphique. Rendez-vous le 5 janvier au Vingtième Théâtre !
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières - 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv