Chairs incarcérées : une exploration de la danse en prison – rencontre avec Sylvie Frigon et Claire Jenny
Dans le cadre de l’exposition d’art créé en prison Un demi-mètre carré de liberté à Dorothy’s gallery, à paris 11ème, Danse en Seine a assisté à la rencontre du 6 décembre, autour de la danse avec Sylvie Frigon, criminologue, universitaire canadienne, et Claire Jenny, chorégraphe.
Danse en Seine lance son calendrier 2015
Pour préparer la nouvelle année qui arrive, Danse en Seine lance son calendrier 2015, illustré par des photographies de ses projets artistiques et solidaires. Une manière esthétique de vivre l'année 2015 à travers la danse !
Un extrait pour vous donner envie :)
Calendrier Danse en Seine 2015 - extrait
Vous pouvez d'ores et déjà le précommander en cliquant ici, au prix de 10 €.
En achetant le calendrier, vous aidez Danse en Seine à poursuivre ses actions artistiques et solidaires et participez aux projets 2015 de l'association.
PS : Le calendrier vous sera remis en mains propres et/ou livré. Nous vous contacterons dès que l'impression sera lancée.
Or des Talus, au Carreau du Temple le 10 Janvier !
Vous n'êtes pas disponible le 5 janvier pour la première d'Or des Talus au vingtième théâtre? Rassurez-vous ! Rattrapage le samedi 10 Janvier à 20h30 à l'auditorium du Carreau du Temple... C'est gratuit, il suffit simplement de réserver sur le site du Carreau ou en écrivant à billetterie[a]danseenseine.org !
https://vimeo.com/114468591
Or des Talus, première !
On y est presque ! Or des Talus sera donné pour la première fois dans son intégralité au vingtième théâtre le lundi 5 Janvier à 20h...
A 20 jours de cette première date, pas de trêve des confiseurs pour l'équipe artistique ! N'oubliez pas de prendre vos places via notre billetterie en ligne (tarif unique 16€).
Vingtième théâtre - 7 rue Plâtrières - 75020 Paris / Lundi 5 Janvier 2015 à 20h
https://vimeo.com/111152340
Rencontre avec l’équipe artistique d’Or des Talus #8
[UPDATE] Les prochaines représentations d'Or des Talus auront lieu à Toulouse le 26 septembre et à Avignon les 17 et 18 octobre]
Laure Nouraout vous parle du tableau Souvenir maternel, dont l'écriture se termine à peine.
Parle nous du tableau Souvenir maternel !
C'est un tableau qui a émergé tardivement dans la création : Jocelyn et Orianne avaient cette envie d'un personnage un peu positif dans la vie de Julien, mais son identité est restée floue pendant un moment. Nous avons fait plusieurs répétitions pour faire des tentatives : un homme, une femme, quelqu'un de rigide, peut-être un peu militaire – qui fait écho à un autre personnage du roman. Finalement, à se poser les bonnes questions, Orianne et Jocelyn ont voulu donner vie à la mère de Julien. C'est un personnage onirique, flottant, une apparition dans l'esprit de Julien. Pour moi, elle est plus une représentation, une idée, un souvenir lointain dans sa tête.
Quelles sont tes sources d'inspiration ?
Je n'ai pas lu le roman, par choix, pour ne pas être trop influencée. Pour l'inspiration, je me fie à ce qu'Orianne et Jocelyn me communiquent : quelles sont leurs inspirations, leurs images, pour être au plus près de ce qu'ils recherchent, en tous cas en répétitions. C'est important pour moi de me conformer à ce qu'ils veulent, avant d'aller chercher ma propre interprétation. Cela se fait en deux temps, finalement. Quand je danse, j'essaye plus de ressentir moi-même ce que je veux que le personnage inspire : la chaleur, le bien-être, le confort, quelqu'un de serein, paisible et harmonieux.
Que traverses-tu en termes de sensations, d’états de corps?
La qualité contrôlée et lente est assez proche de ma qualité naturelle. Je suis donc concentrée sur l'interprétation. En répétitions, Orianne a cherché à me faire sortir des chemins que j'utilise habituellement : comment initier le mouvement différemment, avec de nouvelles parties du corps, donc c'est un mélange de léger inconfort pour moi, car les chemins sont nouveaux, avec une impression extérieure de bien-être. En tant qu'interprète, c'est à moi de transmettre cette facilité, quelque soit ce que je traverse au même moment.
Quel est le plus difficile en tant qu’interprète de ce tableau ?
Ce tableau arrive après le Prologue, une partie assez violente, et la Cavale, rapide et agressive : il faut donc maintenir le spectateur en haleine, tout en étant dans un registre très doux et calme. Pour moi, le défi est de réussir à avoir autant de présence, en étant seule à danser (Julien est sur scène, mais les interactions sont rares), et avec des mouvements simples et lents. J'espère réussir à emmener le spectateur avec moi dans ce moment agréable, cet apaisement furtif dans le parcours de Julien.
Qu'est ce qui t'a attirée dans ce projet ?
D'autant que ce n'est pas forcément simple de partir d'un bouquin : j'aime bien les écouter parler de leurs choix artistiques, savoir pourquoi ils utilisent tel ou tel personnage, comment ils utilisent ou au contraire s'éloignent du livre, pourquoi tel tableau a cette qualité... Ce que le spectateur ne voit pas, c'est le chemin qui est parcouru par toute l'équipe artistique avant d'arriver à la version finale, et je trouve cela tout aussi intéressant.
Quel est le tableau qui te plaît le plus ?
Que t’aura appris cette aventure artistique ?
Je crois que c'est encore trop tôt pour répondre à la question, j'ai besoin de le vivre sur scène pour le savoir. Mais venez me trouver après la Première, j'aurais certainement une réponse !
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations Paypal
Articles précédents :
Gagnez des places pour Hofesh Shechter !
Danse en Seine vous fait gagner :
- 1 place pour le spectacle H. Shechter le 20 décembre 20h à la Villette
- 2 places pour la conférence le 20 décembre 17h à la Villette
Pour cela, likez notre Page Facebook, et postez une vidéo qui est en rapport avec le style de Shechter : "Danses circulaires, physicalité brute et unissons impressionnants, telle est la danse d’un Hofesh Shechter au meilleur de sa forme. Entre rock, transe, mélodies orientale et classique, la musique jouée en live n’en finit pas d’emplir nos oreilles et de provoquer notre envie de danser."
Les meilleures gagneront les places. Vous avez jusqu'au 17 décembre !
Danse en Seine vous parle de Pina
L’équipe de Danse en Seine découvre une salle de spectacle décorée dans une ambiance cabaret : de petites tables rondes sont parsemées dans la salle, éclairées à la bougie, entourées de chaises. Plus loin, des gradins classiques. Cette atmosphère chaleureuse donne envie aux intervenantes de faire une entrée dansée…
Inspirée de la pièce Kontakthof les trois danseuses viennent se présenter devant les tables, elles s’arrêtent, s’exposent… Le public est curieux et souriant ! Puis les trois femmes vont s’asseoir et la conférence démarre… La parole se transmet de l’une à l’autre, elle est entrecoupée d’extraits vidéos, de démonstration, de citations de Pina et de son entourage.
Tout d’abord une biographie de l’artiste. Pina naît en 1940 et grandit dans un café-hôtel en Allemagne : « Pour une enfant un restaurant peut être un lieu merveilleux il y avait tant de gens, et tant de choses étranges s’y passaient. » elle dit encore « ces souvenirs d’enfance sont vagues, je les ai oublié, ils reviennent pourtant dans mon travail je passe ma vie à essayer de donner une forme à ces émotions enfouies, évanouies ». Elle étudie à la Folkswangschule : l’école du peuple, à Essen et s’imprègne de l’enseignement de Kurt Jooss : « L’œuvre d’art nait simultanément d’impulsion chorégraphique et dramatique. On ne voit plus si le développement de l’œuvre est déterminé par les lois formelles de la danse ou par les nécessités du mouvement qui se développe. » Elle poursuit son enseignement à NY à la Julliard School of Music auprès d’Antony Tudor, José Limon… En 1962 elle rentre en Allemagne et rejoint le Folkwang Ballett, la cie de Kurt Jooss, et c’est dans cette compagnie qu’elle fait ses premiers essais chorégraphiques : « J’ai commencé à chorégraphier parce que je voulais danser : je ne m’imaginais pas me contentant de regarder les autres ! » En 1973, elle est nommée à la tête du Ballet de Wuppertal, rebaptisé : Wuppertaler Tanztheater, puis Tanztheater Wuppertal.
La conférence se poursuit en détaillant différentes périodes chorégraphiques dans l’œuvre de la chorégraphe : Les opéras et tragédies dansées, comme par exemple : Le Sacre du printemps en 1975 sur la musique de Igor Stravinsky. Ces ballets sont déterminés par l’œuvre musicale. Dès 1977, Les Stück, qui signifie « morceaux » : Pina abandonne la composition traditionnelle, et compose désormais par assemblage, collage de séquences/morceaux. Elle obtient ces différentes séquences en questionnant ses danseurs sur des thèmes, des idées qui l’inspire. Elle s’intéresse à ces interprètes en tant qu’individu. Elle créé à partir de ce qu’ils sont, à partir de leur vécu, leur ressenti, leur point de vue sur la vie. Le langage apparait dans ces pièces.
La parole sur scène peut être :
- intime : c’est-à-dire sous forme d’aparté, confidence d’un ou plusieurs interprètes.
- un « brouhaha » : de la parole sans communication ; tous les danseurs parlent en même temps, sorte de chao verbal.
- référencée à la vie courante : via des slogans, des discours entendus, des clichés, des paroles usées...
A partir des années 80 : le thème du voyage et les co-productions à l’étranger. Sont abordés également l’utilisation d’éléments et matières naturelles sur le plateau, l’eau, la terre, un mur, un rocher, des fleurs etc envahissent la scène. « J’aime le réel. La vie n’est jamais comme un plateau de danse, lisse et rassurante. » comme elle explique, et Pina fait prendre conscience de la réalité à ces danseurs.
Plusieurs personnes ont expliqué son processus de création avec les danseurs par le mot IMPROVISATION, elle répond : « (…) lorsque vous posez certaines questions précises, vous obtenez des réponses. Ensuite vous y réfléchissez, vous essayer de les interpréter et de les matérialiser pour en faire des choses à montrer, à danser. Ce n’est pas de l’improvisation. Je pratique très peu cette forme libre. Mon travail est une recherche, et quand vous recherchez, vous n’improvisez pas. En général quatre-vingt-dix-neuf pourcent de la matière ainsi obtenue doit être abandonnée. »
Philippe Noisette, qui réalise l'entretien, lui demande alors : « Vous n’avez pas le sentiment, parfois, de pénétrer l’intimité de vos danseurs en procédant ainsi ? – Il y a certains danseurs qui aiment répondre de façon intime, d’autres s’échappent. Chacun fait ce qu’il veut. Il peut même ne pas répondre aux questions. C’est ouvert : celui qui veut apporter une part de lui-même au rôle peut le faire. (…) La seule chose que les danseurs ont en commun, c’est qu’ils aiment cette façon de travailler. Ce sont des chercheurs du mouvement, tout comme moi. »
Pina crée les conditions d’une véritable création d’interprétation, afin que chaque danseur « ne joue pas un rôle mais se joue lui-même ». Les fameuses questions adressées aux danseurs, donnent parfois des images métaphoriques. Pour Le Sacre du Printemps, « déboucher dans une clairière illuminée de soleil, un endroit si beau qu’il déclencherait alors un irrésistible besoin de courir » correspond aux courses.
« Je ne m’intéresse pas tant à la façon dont les gens bougent qu’à ce qui les remue profondément. »
Quand on interroge Pina sur le message de ces pièces elle répond : « Je ne crois pas que dans mes pièces, il y ait des moments où l’on puisse dire : « Elle a voulu dire ceci ou cela ». Je ne donne pas d’avis arrêté, je présente mes recherches et mes découvertes. » Dans certaines pièces le public avait la sensation qu’il n’y avait pas de danse. Un journaliste demande alors à la chorégraphe si la danse est revenue dans ses spectacles ? « Il y a toujours eu la danse (…) mais il y a tant de sortes de danse ! Il y a des riens qui sont parfois de formidables moments de danse. La danse a ses détails : certains ne les remarquent pas et en concluent qu’elle n’est plus là. »
A la fin de la conférence les trois intervenantes déambulent en musique à travers le public et reviennent sur scène accompagnées d’Anna Martin. Elle mentionne que la chorégraphe « voyait la beauté de chaque danseur en tant qu’individu». Lorsque Pina composait une pièce : elle essayait toutes les possibilités de collage, même celles supposées ne pas fonctionner. Travailler avec Pina Bausch, c’était beaucoup de temps de rien, des moments d’attente ; car elle est en train de chercher, car elle fait travailler d’autres danseurs, et à la fois énormément de travail : chaque mouvement était répété jusqu’à ce qu’il paraisse naturel au corps du danseur, jusqu’à ce qu’il soit parfaitement précis. Et c’est ce qui donne l’impression de facilité sur scène !
Les danseurs faisaient une confiance aveugle à la chorégraphe, en dansant dans la pièce ils ne pouvaient pas percevoir tous les niveaux de lectures existants. Anne explique que souvent le danseur n’était pas conscient de ce qu’il se passe pour le public. Tous les gestes de danse des spectacles ont une origine concrète, un sens, une signification.
Ouverture du cycle #4 du programme "Scènes Ouvertes"
Le programme "Scènes Ouvertes" est un programme d’accompagnement artistique des porteurs de projets artistiques amateurs. Il est également ouvert aux danseurs amateurs qui souhaitent rejoindre un projet en cours d'élaboration !
Un rendez-vous régulier est organisé entre tous les participants où ils échangent de manière bienveillante et constructive sur leur avancement. Petit à petit la création prend forme et lorsqu’elle est prête, est programmée lors de la restitution publique et gratuite au sein de l’Ecole des Amandiers, lieu de résidence de la compagnie.
Après le succès de la 3ème édition des Scènes Ouvertes le 3 octobre dernier, une nouvelle session est ouverte à tous les adhérents de l'Association Danse en Seine. Le principe est simple, s'inscrire en écrivant à compagnie[a]danseenseine.org avec en objet "programme Scènes Ouvertes #4" et s'engager à participer aux quatre ateliers du cycle. A l'issue de ce cycle une scène ouverte est organisée le 12 février 2015. Les différentes créations y sont présentées auprès d'un public de connaisseurs, de résidents du quartier et de proches.
Ateliers de préparation :
- Mercredi 5 novembre à 21h (75003)
- Mercredi 3 décembre à 21h (75020)
- Mercredi 7 janvier à 21h (75003)
- Mercredi 21 janvier à 21h (75020)
Prochaine scène ouverte :
- Jeudi 12 février à 20h
- Générale le mercredi 11 février
Vous avez des envies de créations chorégraphique ou de participation à des projets de créations ? Ecrivez-nous !
Mahaut, notre bénévole du mois
1. Quel est ton rôle dans l’association ?
Depuis plusieurs mois, je suis responsable du projet "Danse, Ecole et Opéra". Avec l'aide de plusieurs bénévoles et les enfants de l'école des Amandiers, nous créons un spectacle de danse autour du thème de la Grande Guerre. Les lettres et dessins d'un poilu servent de support à l'écriture chorégraphique. L'objectif de ce projet solidaire est de sensibiliser les enfants à la danse et à l'expression corporelle, de développer leur créativité, leur confiance en eux, ainsi que l'écoute de leur corps et des autres. Mon rôle au sein de ce projet consiste à construire le fil rouge du spectacle, à guider les bénévoles dans l'écriture chorégraphique ainsi que de coordonner le déroulé et la logistique de chaque atelier. Je travaille en binôme avec Camille Delache sur le projet. Danse en Seine, c'est une vraie pépinière d'amitié et de belles rencontres !
2. Que fais-tu dans la ”vraie vie” ?
Dans la vraie vie, je travaille dans les systèmes d'information RH en tant qu'analyste fonctionnelle. Concrètement, je conçois des outils informatiques pour faciliter le quotidien des RH. Je suis arrivée dans le domaine informatique un peu pas hasard, par curiosité. Mais ce qui me passionne vraiment, c'est la biologie et en particulier les dispositifs médicaux. Je trouve cela passionnant de concilier l'informatique, l’ingénierie et les sciences du vivant.
3. Comment as-tu entendu parler de Danse en Seine ?
Une amie d'école m'a parlé de Danse en Seine à la fin de nos études, et ne m'en a dit que du bien. Elle m'a dit que je partagerais les valeurs et les convictions de cette association. Et en effet, elle a eu raison, je n'ai pas été déçue, l'accueil a été très chaleureux. Je suis arrivée dans l'association en 2012 et c'est un vrai plaisir que de participer à sa croissance et son développement !
4. Peux-tu résumer l’association en 3 mots ?
Donner Sans Compter !
Répétition publique d'Or des Talus
La Compagnie Danse en Seine travaille depuis plus d'un an à la création d'Or des Talus, adaptation chorégraphiée du roman de Jean-Louis Carrasco-Penafiel... Une répétition publique gratuite est organisée le samedi 13 décembre à 16h au vingtième théâtre... L'occasion d'en savoir plus sur la manière de travailler des chorégraphes Orianne Vilmer et Jocelyn Muret, d'assister à la mise en plateau des onze danseurs, et de plonger dans les tableaux de la Cavale, de la Mère et de l'Abnégation...
La première aura lieu le lundi 5 janvier 2015 à 20h au Vingtième Théâtre. Il reste encore des places !
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Or des Talus, répétition publique le samedi 13 décembre à 16h au vingtième théâtre, 7 rue des Plâtrières 75020
spectacle gratuit – entrée libre