La première représentation d’Or des Talus aura lieu le 5 janvier 2015 au Vingtième Théâtre à Paris. Or des Talus est une pièce inspirée du roman noir mais poétique de Jean-Louis Carrasco Penafiel pour onze danseurs de la compagnie Danse en Seine. D’ici la première, une série d’interviews de l’équipe artistique du projet sera publiée sur le blog, à retrouver sur la page dédiée.
Rencontre avec Marie Simon, interprète principale de la pièce…
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Raconte-nous ton personnage !
Mon personnage est celui d’un jeune homme : Julien. Je perçois son histoire comme un parcours initiatique, une succession de rencontres qui lui permettent de se situer, de se construire.
Je le vois naïf mais déterminé. Il se laisse avoir tout en analysant… C’est un rêveur : son monde intérieur est très vaste.
Quelles sont tes sources d’inspirations pour l’interpréter?
J’ai lu le livre une fois avant de commencer les répétitions. Sur quelques scènes nous nous sommes inspirés des mots du texte, des extraits. La lecture du roman m’a construit un imaginaire dans lequel je peux puiser mais je pense plutôt me fier à ce que je comprends des intentions d’Orianne et Jocelyn. J’écoute ce qu’ils veulent faire ressortir, ils prennent le temps de mettre des mots dessus ; de dégager l’idée, le sentiment important. Puis j’y réponds instinctivement, ou bien à partir d’une base qu’ils me proposent. Ensuite ils affinent, on construit ensemble.
Qu’est-ce qui te marque le plus ?
A la lecture du roman, j’ai été marquée par le rythme des mots, le débit et la perception du monde par Julien. L’histoire est très noire, mais ce qui a plu aux chorégraphes je crois, ce sont les sentiments qui s’en dégagent. De manière plus générale dans la pièce, je suis marquée par les situations. Dans chaque scène on se met dans une situation, ces situations peuvent révéler des instincts, de l’émotion, des réflexions…
Quel est le plus difficile en tant qu’interprète de ce rôle?
Ce qui est difficile c’est d’aller à l’essence des choses, les scènes s’enchaînent et j’aimerais éviter d’être le personnage qui s’automatise dans ses approches. Au fur et à mesure des scènes le personnage doit évoluer et en même temps on doit le retrouver, le reconnaitre. Dans l’action je voudrais préserver et valoriser certaines intentions précises qui me permettent d’incarner le personnage et de me détacher de moi, de mes habitudes corporelles etc. Dans ce rôle certaines qualités sont éloignées de mon naturel, nous sommes en train de les travailler !
Que traverses-tu en termes de sensations, d’états de corps?
Je m’appuie beaucoup sur mes sensations. Certaines scènes sont comme « dédiées » aux sensations corporelles ! Par exemple, sur la fluidité qui doit animer mon corps, le rendre liquide, flexible à l’intérieur pour l’épilogue. Ou bien sur le contact avec une autre danseuse lors de la rencontre avec Camille. D’autres scènes sont concentrées sur les intentions : il s’agit alors d’avoir un focus mental, émotionnel et de mettre le corps dans le même état.
A travers la pièce il y a donc des moments intenses d’écoute, ou de lutte contre soi-même, contre l’autre. Je suis soit dans l’action, dans le temps et le poids. Soit dans un espace suspendu, arrêté.
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Or des Talus
Lundi 5 janvier à 20h00 au vingtième théâtre, 7 rue Plâtrières – 75020 Paris
Tarif unique : 16€
Réservations :
http://www2.danseenseine.org/creation/paiement_places_odt_5janv
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