Retour sur la répétition publique Don Quichotte à l’amphithéâtre Bastille. Séance de travail dirigée par Clotilde Vayer, avec les 2 étoiles Ludmila Pagliero, qui interprète Kitri et Karl Paquette, jouant le rôle de Basilio.
Une petite dizaine de fois par an, des séances de travail publiques sont proposées par l’Opéra de Paris. Il s’agit de répétitions d’une ou plusieurs variations d’une pièce à venir. Ces séances de travail ont lieu à l’amphithéâtre Bastille, espace restreint qui permet au public d’avoir le privilège d’observer le travail des danseurs de très près ! Danse en Seine a eu la chance d’assister à celle du samedi 22 octobre sur Don Quichotte, et vous raconte cette merveilleuse après-midi.
La répétitrice annonce le ton de la répétition : correction de la séance de la veille, et pas de temps à perdre… travail sérieux et rigueur, qui n’en fera néanmoins pas perdre leur sens de l’humour aux deux danseurs.
Acte 1, entrée de Kitri. Ludmila arrive sur une place de Barcelone, accourt et cherche Basilio, son amoureux. Clotilde Vayer lui demande d’accentuer ses regards, elle doit le chercher partout, tout autour d’elle. S’en suit un adage avec portés magnifiques, mais risqués !
Puis la variation des castagnettes. Ce passage est un des seuls de la chorégraphie d’origine, qui n’ait connu aucune retouche. Cette variation est très difficile techniquement. Clotilde corrige Ludmila, qui doit faire des castagnettes avec ses mains, et non des vagues. Mais la belle étoile butte sur ces mouvements… « c’est trop rapide ! » La variation continue avec une diagonale de tours cinquième, parfaitement réalisée par Ludmila : quelle impressionnante technique de pointes pour cette belle étoile ! Depuis ma place, je peux observer la précision de ses tours, la cinquième position marquée entre chaque tour. Mais ce n’est pas suffisant pour la répétitrice, elle veut des tours qui avancent plus. Et demande en douce à la pianiste d’accélérer le tempo afin que Ludmila se surpasse. Notre Kitri du jour est toute essoufflée, et c’est normal: Clotilde Vayer précise tout de même que le premier acte est très cardio.
Pour s’en rendre compte, extrait de la variation des castagnettes, dansée par Aurélie Dupont :
Mais ce n’est pas terminé : on passe à l‘Acte 2. Première scène, Kitri et Basilio se retrouvent, seuls, pour une danse langoureuse. Est-ce utile de préciser ce que les 2 amoureux sont en train de faire ? Non, même Karl estime que tout le monde devrait avoir compris 🙂 Puis la variation des Dryades. Kitri est à présent Dulcinée, et entame un bel adage. La répétitrice nous dévoile le conseil donnée à Ludmila pour tenir ses équilibres : il faut compter 1, 2, 3, 4, 5, pendant chaque équilibre, puis on continue. Et effectivement, on se rend compte que Ludmila applique bien cette règle à chaque fois !
Et on termine avec l’Acte 3. Ludmila Pagliero est à plat, de plus ses pointes sont cassées ! Mais Clotilde Vayer la pousse à continuer, et la belle Etoile ne se décourage pas. Elle fait preuve d’une grande combativité, c’est une battante ! On a hâte de la voir en scène…
>> Don Quichotte, du 16 novembre au 30 décembre 2012 à l’Opéra Bastille. Pour réserver, ici
>> Bande annonce de l’Opéra de Paris, ici
>> A lire, article sur le site Danse en Seine
Véronique, pour Danse en Seine