Quel est ton univers chorégraphique ?
Mon univers chorégraphique est à la fois sensible, organique et structuré. Je m’intéresse profondément aux relations humaines, aux tensions invisibles, aux zones de fragilité comme aux élans de puissance. J’aime travailler sur les contrastes : entre douceur et rugosité, lenteur et urgence, silence et intensité.
Le mouvement y est souvent précis, parfois minimaliste, mais toujours traversé d’une intention forte. J’explore autant la puissance du geste que ses fêlures, en m’appuyant sur un rapport au sol ancré, une énergie contenue ou déployée, et une présence habitée.
J’attache aussi beaucoup d’importance au dialogue entre la danse et la musique, qu’elle soit enregistrée ou jouée en live, ainsi qu’à la notion d’écoute, entre les corps mais aussi entre les présences. Pour moi, chaque mouvement est un vecteur d’émotion, un lien entre l’intime et l’universel.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création / projet en cours ?
Je travaille actuellement sur une pièce intitulée « Sur le Fil », un trio réunissant deux danseureuses et une violoniste.
Cette pièce, prévue pour octobre 2026, explore les liens invisibles dans les relations humaines : ceux qui se tissent, se tendent, se relâchent, se rompent ou se réinventent. Elle aborde aussi les notions d’équilibre, de déséquilibre, d’écoute, de silence, de soutien et de ce qui se transmet dans l’infime.
La musique et la danse y sont en interaction constante, tissant une respiration commune. C’est une pièce intime, exigeante et poétique.
Quel atelier as-tu prévu avec les danseur·se·s de Danse en Seine ?
Je pense proposer un travail inspiré de ma création Sur le Fil, axé sur l’exploration du duo, des relations dansées et de l’écoute sensible.
L’atelier abordera des notions telles que l’approche de l’autre, le toucher, la confiance, l’aura d’un corps… Il s’agira de développer tous les sens : le regard, l’écoute fine, la perception de l’espace partagé, afin d’ouvrir un espace de dialogue non verbal où le mouvement devient langage.
À travers des improvisations dirigées, de l’écriture en binôme et des temps de composition, les danseur·se·s seront invité·e·s à faire émerger une matière physique et poétique, à la fois personnelle et collective, dans une recherche d’authenticité, de présence et de lien profond avec l’autre.
Pourquoi avoir rejoint la formation Incubateur de chorégraphes ?
J’ai rejoint l’incubateur de chorégraphes de La Fabrique de la Danse pour structurer et affirmer ma démarche artistique, tout en développant mes compétences de porteuse de projet : production, communication, gestion, stratégie…
Ce que j’apprécie profondément, c’est la complémentarité entre accompagnement artistique et entrepreneurial. L’Incubateur m’offre un cadre stimulant, bienveillant, et riche de rencontres.
C’est aussi un espace où je peux questionner ma posture de chorégraphe, échanger avec d’autres artistes, confronter mes idées à d’autres regards, et faire évoluer mon travail dans un environnement nourrissant et exigeant. C’est une expérience qui fait sens dans mon parcours actuel, à un moment où je cherche à affiner ma vision, ma place et mon impact dans le paysage chorégraphique.