Le 30 mai dernier, dans le cadre de la 9ème Rencontre nationale de danse en amateur et répertoire organisée par le CND, la compagnie Danse en Seine s’est vu offrir l’opportunité de danser dans ce magnifique espace qu’est la Grande Halle de la Villette.

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Photo : Emmanuelle Stauble

Cette rencontre, ouvert à tous les styles, permet à des groupes de danseurs de travailler avec un professionnel du milieu chorégraphique (chorégraphe, interprète, maitre de ballet…), en redécouvrant une œuvre significative de l’histoire de la danse.

C’est ainsi que depuis février, les deux compagnies Danse en Seine et Accords perdus ont eu le bonheur de retravailler avec Christine Bastin, pour la pièce Gueule de loup. La Maison des pratiques artistiques amateurs avait d’ailleurs déjà permis à ces trois entités de se réunir et présenter le 27 octobre 2013 une version revisitée de la pièce que l’on affectionne particulièrement.

C’est donc l’aboutissement d’une formidable aventure entre Christine et ces deux compagnies auquel nous avons assisté, et que d’émotion…

Gueule de Loup est une pièce créée à l’origine pour la biennale de la danse à Lyon en 1992 pour 5 interprètes. Aujourd’hui en 2015, la chorégraphe a réussi le pari de nous refaire vivre la pièce en 17 minutes en l’adaptant pour 9 danseurs, et ce en nous offrant une recomposition d’ensemble, mais en restant fidèle au déroulé de l’histoire.

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Photo : Emmanuelle Stauble

Le rideau se lève et le décor est déjà planté… On plonge dans l’Espagne affamée, où l’on sent tous les personnages très impliqués émotionnellement. Ils sont tous là, misérables, à se côtoyer et se mouvoir dans un même espace de pauvreté, exprimant chacun leur mélancolie, leur joie, leur rudesse d’âme. On assiste impuissant à une scène de chamaillerie qui tourne un peu trop vite à la jeu plus violent, tel un Duende dans une corrida. On voit un homme s’esquintant à se faire remarquer par sa belle, mais en vain. On voit soudain les femmes qui apparaissent ensemble, fortes, puissantes, avançant lentement vers nous, on retrouve dans leurs gestes de la sensualité et de la colère. Le duo final, magique, nous coupera le souffle. Quels sont les sentiments qui habitent cet homme et cette femme, ce mélange de tendresse et de cruauté dans leur danse, dans leurs regards, on ne sait plus si l’on assiste à un duo ou à un duel. On frissonne encore à l’idée de trouver ce final si beau, si ardent et pourtant si dur.

Merci à Christine et aux 9 interprètes qui nous ont offert plus qu’une danse, c’est une histoire et des émotions en furie qui nous ont assaillis pendant 17 minutes.