A l’auditorium St Germain la MPAA invitait la compagnie Danse en Seine les 13 & 14 mai dernier dans le cadre des Denses journées de la Danse. Une membre bienfaitrice de l’Association a accepté de partager avec vous ses impressions…
La première pièce « Echappées » était interprétée par des danseuses, professionnellesà l’aune de leur talent, mais néanmoins amateurs et qui font partie de compagnie Danse en Seine. Un trop court moment d’émotion. Le thème, tel qu’il m’est apparu : des jeunes femmes ligotées par un travail répétitif, gestes mécaniques, corps souffrants, regards vides, une forme d’esclavage accepté. Et puis, c’est la révolte, mais une révolte joyeuse. Elles brisent les chaines et s’étourdissent debonheur dans une allégresse communicative. Les corps exultent enfin, comme disait Jacques Brel,dans une chorégraphie échevelée mais maîtrisée. Peut-on changer son destin ? Nous le souhaitonsà nos belles « Echappées ».
Le second ballet intitulé « P.2074 » est d’une toute autre facture. Dans un premier temps, musique atone, chorégraphie lente, clair-obscur plus obscur que clair, qui plongent les spectateurs dans un monde glauque, oppressant. Puis la musique retrouve sa place, la troupe de danseurs se dévoile. Des sortes de robots, m’a-t-il semblé, confrontés l’un à l’autre, par couples, des duels sans concession et que le ‘meilleur’, si l’on peut dire, gagne. Un monde sans âme, sans empathie où règne la loi du plus fort, où le mot ‘communauté’ a perdu tout sens. Vision pessimiste d’un avenir qui pourrait bien ne pas se limiter à Paris… Cette analyse de la vision du chorégraphe m’est personnelle et peut-être suis-je en train de trahir sa pensée. Mais après tout, un spectacle donne à rêver et à chacun de visualiser son rêve. C’est la magie de la scène.
Echappées – Chorégraphie Bérangère Roussel
P.2074 – Chorégraphie Florent Mahoukou