Retour sur le 3ème atelier à la Maison d’Arrêt de Bois d’Arcy du samedi 29 mars. C’est au tour d’Anne-Sophie et Véronique d’accompagner Natacha de l’association Champ libre, pour un atelier autour du thème des danses traditionnelles. Danse en Seine vous raconte cette expérience.
L’entrée dans la prison de Bois d’Arcy
Après la vérification de nos identités et une fois le premier portique de sécurité passé, ça y est… nous sommes à l’intérieur de la prison. On se laisse guider par Natacha de Champ Libre pour passer les nombreuses portes jusqu’à la « cage d’écureuil ». C’est une sorte d’énorme escalier ou salle d’échange cylindrique multi-niveaux. C’est à ce moment là qu’on se rend compte qu’on est dans un univers carcéral. On entend les gens qui se parlent et s’appellent de loin dans cet échangeur. Cet endroit est surprenant car il est à la fois assez lumineux du fait du beau soleil de ce samedi matin, et en même temps très sombre, bouché par des poteaux, des portes, des barreaux. Une gardienne est au centre de cet échangeur avec un grand bureau en arc de cercle pour gérer les ouvertures de portes. Elle nous ouvre. On arrive dans le couloir des salles de cours où les garçons attendent, une ambiance dynamique et agitée se dégage. Certains sont curieux de nous voir prendre place dans une des salles.
Premiers échanges
En attendant le début de l’atelier, les garçons viennent nous saluer, se renseigner sur ce que l’on prépare. On explique, un peu fières, qu’on anime un atelier sur le thème des danses traditionnelles. Après le temps de préparation de cet atelier, on a hâte à présent de le partager ! On ne sait pas vraiment qui est inscrit à l’atelier, mais il semble qu’on recrute du public !
L’atelier commence dans une ambiance joyeuse !
Présentations faites, on se lance en étant obligé de parler assez fort pour se faire entendre dans le brouhaha enthousiaste. Mais soudain, tous nous écoutent. Puis c’est à nouveau l’émulation de groupe qui prend le dessus à l’arrivé d’autres détenus. Les garçons posent plein de questions immédiatement, l’interaction se met en place.
Les danses traditionnelles
Pour cet atelier, nous avons choisi de regrouper les danses traditionnelles autour de quatre thèmes:
- Danses et masques
- Danses, pieds et sol
- Danseurs seuls
- Danses traditionnelles et ronde
- Danses à deux
Quelle joie de partager ce que nous avons appris en préparant l’atelier !
>> Le rôle des masques dans les danses traditionnelles en Afrique, à Bali ou au Tibet :
>> L’attaque du sol par le pied qui est très caractéristique de certaines danses comme le flamenco, où les coups de pied en Capoeira :
>> Du côté des danseurs seuls, un des extraits présentés est très attendu : il s’agit de la danse Egyptienne Baladi, plus connue sous le nom de danse du ventre :
La danse orientale vient du rite de la fertilité, d’où la danse du ventre, mais en réalité tout le corps bouge. Elle est dansé essentiellement par des femmes, mais les principaux maîtres sont des hommes. Il n’y a pas de code concernant les pas, la chorégraphie, chaque danseuse s’exprime avec son propre langage, ses propres émotions.
La majorité des détenus présents ce matin connaît bien cette danse, qu’ils pratiquent lors de mariage ou autre fête familiale. Certains se mettent à danser, et oui cette danse est aussi dansée par les hommes !
>> Puis c’est la Samba de Roda qui résonne dans les murs de la prison. cette variante de la Samba se pratique en cercle, similaire à la Capoeira. Cette danse a émergé lors de la période de l’esclavage. A travers cette danse, les esclaves exprimaient leurs peines, leurs joies, leurs rêves…
>> L’atelier se termine avec la présentation du Funk via un Soul Train. Vous vous demandez à quoi peut ressembler cette danse ? Anne-Sophie est là pour nous expliquer : notre danseuse pratique cette danse, et se fait un plaisir de partager son savoir avec les détenus. Et devant cette musique entrainante, tout le monde se met à danser !
Mais la séance n’est pas fini. Les dernières minutes restantes sont consacrées à la danse ! Au rythme de la Salsa, Tango, Funk et Danse Orientale, tous s’en donne à coeur joie. Parmi les détenus il y a un danseur, Angel, qui nous offre une magnifique démonstration de salsa : on se délecte de son talent !
Quelle merveilleuse matinée ! On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Au final, on oublie très rapidement le lieu où l’on est, pour partager, échanger, donner ses impressions et son vécu sur la danse. Car la danse est un art qui dépasse les frontières et les cultures, comme le montrent ses danses traditionnelles.
Bonus
Le clip « Black or White » de Michael Jackson, pile-poil dans le thème puisqu’on y retrouve la plupart des danses traditionnelles évoquées lors de l’atelier. On ne s’en lasse pas…
Anne-Sophie & Véronique