Avec un peu de retard, retour sur la conférence « Fred Astaire » qui a eu lieu le dimanche 22 avril à la Résidence du Marais.
Lors de la dernière conférence (voir l’article « Un goûter sur fond d’Opérettes à la résidence du Marais »), les résidents nous avaient réclamé une conférence sur l’un des plus grands danseurs de claquettes de tous les temps : Frederick Austerlitz, plus connu sur le nom de Fred Astaire.
C’est avec un grand plaisir que nos danseuses ont préparé cette conférence, profitant de cette occasion pour redécouvrir des scènes de danse culte. Un ordinateur, quelques dvds, un café parisien, et c’est parti pour une soirée à visionner des numéros de danse à vous couper le souffle ! Et le lendemain, au boulot, on se surprend à tapoter du pied derrière son bureau : une vocation de claquettiste est née ?
« Personne ne ressemble davantage à Mickey Mouse que Fred Astaire; on le croirait dessiné par Walt Disney, avec sa silhouette incroyablement spirituelle et son agilité extraordinaire… » Graham Greene (The Spectator)
L’enfance de Fred Astaire
Frederick Austerlitz (de surnom Fred Astaire) est né le 10 mai 1899 à Omaha (Nebraska). En 1904, sa mère inscrit sa sœur aînée Adèle à l’école de danse Claude Alvienne de New-York. Fred l’accompagne pour les auditions, et y est inscrit lui aussi. Il n’a que cinq ans. S’ensuivent les tournées, plusieurs représentations de numéros de vaudeville, dans lesquels les deux frères et sœurs rencontrent leurs premiers succès. Le petit Fred fait sensation avec ses numéros de claquettes : début prometteurs.
En 1917, l’occasion leur est donnée de passer du vaudeville aux comédies musicales, avec Over the Top, monté à Broadway. Suivront de nombreuses autres comédies musicales, dont de nombreux succès comme Lady be Good! ou Funny Face.
Durant les années 1920, les Astaires feront un triomphe à Londres. Adèle fera ainsi la connaissance d’un aristocrate anglais, et décidera d’arrêter le show business pour l’épouser. Fred continue seul sa carrière à Broadway.
Peu à peu, la RKO (société de production de films au cinéma) commence à le remarquer.… et lui propose un contrat pour une série de films. Fred débarque à Hollywood, et fera sa première apparition à l’écran dans Dancing Lady.
Ginger & Fred
En 1933, Fred Astaire tourne le film Carioca. Sur le tournage, il rencontre une jeune danseuse. Elle s’appelle Ginger Rogers. Tous deux interprètent une scène où ils dansent front contre front. On ne voit plus qu’eux… La critique et le public ne s’y trompe pas : un duo mythique est né.
Entre 1933 et 1939, Ginger & Fred tourneront neuf films ensemble, dont les plus grands succès : Carioca / Flying down to Rio (1933), Roberta (1935), Le danseur du dessus / Top Hat (1935), En suivant la flotte / Follow the Fleet (1936), Sur les ailes de la danse / Swing Time (1936).
Le couple qu’ils forment au cinéma est fascinant : plutôt bien assorti quand ils parlent, il se révèle soudain comme une évidence dès qu’ils dansent.
Un poil romantique? Le fox trot est fait pour vous : fluidité et élégance, c’est LA danse signature du couple Ginger-Astaire. Robe féérique associée à la grâce des deux danseurs… Une merveilleuse scène de danse (ma préférée !), à admirer jusqu’à la dernière note, et sans modération.
Le génie de Fred s’épanouit
Entre 1944 et 1957, Fred Astaire est engagé à la MGM par le producteur Arthur Freed, grand visionnaire de la comédie musicale d’après-guerre. Le génie de Fred peut alors s’épanouir dans les films de Vincente Minnelli (Ziegfeld, Yolanda et le voleur, Tous en scène), Charles Walters (Parade de printemps, Entrons dans la danse, la Belle de New-York) et Stanley Donen (Mariage Royal, Funny Face)
Fred Astaire se distingue par son acharnement au travail et sa grande exigence de perfection, n’hésitant pas à répéter les scènes de danse jusqu’a épuisement. Ses partenaires se plaindront parfois même de terminer les répétitions les pieds en sang.
Fred Astaire danse comme il respire. Sa particularité : le caractère aérien de ses mouvements, une façon de danser presque involontaire, comme si ses pieds prenaient le contrôle, entrainant son corps. Révolutionnaire et précurseur en son genre, il marquera à jamais l’univers de la danse, incarnant à lui seul le lien entre la vie réel et la danse : même dans sa démarche, il semble toujours esquisser un pas de danse.
A la fin du film Swing Time, quand Ginger demande à Fred si sa fiancé danse bien, Astaire lui avouera lors d’une dernière réplique : « Je ne sais pas. J’ai dansé avec vous. Je ne danserai plus jamais ».
Mariage royal
Dans le film Mariage Royal, le couple frère et sœur incarné par Fred Astaire et Jane Powel renvoie bien évidemment à celui formé par Fred et Adele, durant leur succès sur les plus belles scènes de Broadway.
Le clou du film : la scène de danse au plafond, créée par Fred lui même. Un numéro techniquement impressionnant pour l’époque !! (voir extrait ci-dessous, début de la danse à 1’55) On vous laisse deviner comment cette scène a pu être réalisée (sans effets spéciaux bien entendu !)
Tous en scène !
Autre mariage, tout aussi royal : mariage de la danse populaire américaine et de la danse classique, pour le film Tous en scène ! Fred danse avec Cyd Carisse, étoile des ballets russes. Un des monuments chorégraphiques du film est sans doute la scène finale : clin d’œil au cabaret, numéro prestige. Sans commentaires, jugez-en par vous-même…
Hepburn et Astaire
En 1957, Drôle de frimousse rencontre à sa sortie un succès immédiat. Vu la distribution, on comprend pourquoi : Fred Astaire en duo avec la nouvelle coqueluche d’Hollywood, Audrey Hepburn. L’occasion de découvrir les talents danseuse de cette dernière, et ainsi de magnifiques scènes de danse pour ce film qui reste aujourd’hui un des films d’Astaire préféré du grand public.