Photo Pascal Rostain
Cela devait bien arriver un jour: c’est au tour de Clairemarie Osta de tirer sa révérence à l’âge fatidique des 42 ans et demi. Le 13 mai prochain, elle fera ainsi ses adieux à l’Opéra de Paris aux côtés de son mari Nicolas Le Riche.
Après en avoir assuré la première, ils refermeront cette très belle production de Manon, un ballet qui a ses inconditionnels, et dont l’histoire passionnelle met si bien en valeur la complicité de ce couple d’étoiles. Dotée d’un grand sens dramatique, elle a également la légèreté nécessaire pour les portés acrobatiques qui jalonnent la chorégraphie, bref le ballet idéal pour finir en beauté!
L’occasion de revenir sur la très belle carrière de Clairemarie Osta et sur ses projets d’avenir: car quoi qu’il advienne, une étoile reste étoile toute sa vie!
Les Enfants de la Danse (1988 - Deuxième Division)
Elle commence la danse au Conservatoire de Nice, mais une blessure la détourne un temps des pointes. Un court passage à vide? C’était sans compter sa deuxième passion: les claquettes! Elle devient même championne de France à 12 ans dans la catégorie professionnelle.
Puis, elle revient au parcours typique d’une étoile de l’Opéra de Paris (ce qui n’enlève aucun mérite on est d’accord!): elle obtient un Premier Prix au Conservatoire Supérieur de Paris, passe une année à l’école de danse de l’Opéra de Paris avant d’intégrer le corps de ballet en 1988.
Elle grimpe rapidement les échelons: choryphée en 1989, sujet en 1990, première danseuse en 1999. En 2002, à l’issue d’une représentation de Paquita, elle est nommée danseuse étoile.
On la dit mystique, elle serait passionnée d’horticulture, s’échauffe grâce à un yoga intensif et suit des cours d’improvisation dansée avec la chorégraphe canadienne Jill Johnson. Voilà pour les potins, finalement peu croustillants pour une étoile qui a su rester simple et discrète.
Illustrons, illustrons!
Commençons par une incursion chez les petits rats, et un magnifique reportage « Les Enfants de la danse » où l’on aperçoit Clairemarie Osta buvant les paroles d’Elisabeth Platel, Clairemarie Osta travaillant aux côté d’Aurélie Dupont, des images d’archive que vous saurez apprécier, j’en suis sûre!
http://www.youtube.com/watch?v=rpG8W9bbDtI
En 1998, elle danse Cupidon dans Don Quichotte:
Puis vient le ballet Paquita qui lui a valu sa nomination d’étoile en 2002:
http://www.youtube.com/watch?v=HDBtpQUyLUM&feature=bf_prev&list=PL09908D33EA0FBBFA
Dans le reportage qui suit (8’42), elle vient tout juste d’être nommée danseuse étoile et travaille Appartement de Mats Ek.
http://www.youtube.com/watch?v=tgUnqKbAVns
Un pas de deux de Roméo et Juliette avec Nicolas Leriche sur la petite scène du Festival de St Prex (2009). Ils n’ont d’ailleurs guère dansé ensemble à l’Opéra de Paris, sauf… dans Manon en 2001.
En 2010, elle tient le rôle titre dans La Petite Danseuse de Degas (Patrice Bart): espiègle à souhait!
En 2011, elle danse la lune dans Caligula, chorégraphié par Nicolas Leriche. Elle est parfaite: légère, fragile, touchante…
Ses adieux, elle les estime «abstraits et impossibles à éprouver encore».
De sa carrière, elle dit:
«C’est toute une vie. Une relation à la danse partagée pendant vingt-cinq ans avec une troupe est forcément ponctuée de moments forts qu’on ne peut pas nommer. Reste celui d’avoir basculé dans le monde des étoiles, alors que je n’imaginais même pas de rentrer à l’Opéra. C’est si beau de rêver aux étoiles, parce que tellement inaccessible!» (Article d’Ariane Bavelier, Le Figaro, 12/04/2012)
La voici sur France Musique évoquant ses adieux avec simplicité et sincérité, et une grande intelligence.
Quel avenir pour une étoile? Elle est pressentie pour succéder à Daniel Agesilas à la tête du CNSM, sinon répétitrice à l’Opéra de Paris, voire professeur à l’École de Danse… une deuxième carrière s’ouvre à elle: à bientôt Clairemarie!