© Agathe Poupeney
La soirée Robbins /Ek programmée jusqu’au 31 Mars au Palais Garnier, permet de rapprocher deux pièces aux esthétiques éloignées à la lumière d’un thème commun : l’individualité et le couple au sein d’une communauté… mais surtout deux chorégraphes partageant la même passion pour la Théâtralité. Robbins, l’homme de Broadway et de West Side Story ; Mats Ek, metteur en scène à ses heures perdues et fils du grand acteur Anders Ek.
© Agathe Poupeney
Mais les rapprochements s’arrêtent là.
Dances at a Gathering, véritable performance technique interprétée avec brio par un panel d’étoiles et de premiers danseurs, offre une vision presque romantique du couple, et finalement assez superficielle. Les danses sont légères, fluides, et colorées, et si elles permettent aux spectateurs de s’évader durant la pièce et de rêvasser à ce petit monde parfait où les couples se questionnent mains sur les hanches en exécutant quelques cabrioles, elles ne touchent pas aussi profondément que les scènes de la vie quotidienne composées par Mats Ek.
© Agathe Poupeney
Néanmoins, cette pièce de danse néoclassique pure met en lumière l’élégance de Clairemarie Osta, étoile « sortante », la forme olympique de son mari Nicolas Le Riche, et de très belles prestations d’Eve Grinsztajn et de Daniel Stokes.
© Icare / Opéra national de Paris
Après l’entracte, le rideau ne s’ouvre pas. Un bidet figure en avant scène, où les danseurs montreront d’un peu plus près leurs âmes… D’abord c’est l’entrée magistrale de Marie-Agnès Gillot, exceptionnelle dans ce pas de deux avec un bidet, exceptionnelle durant toute la représentation d’ailleurs.
© Agathe Poupeney
Vision de la vie commune, où le quotidien prend le pas sur l’amour naïf et romanesque décrit par Robbins au premier acte. Partage des toilettes, insomnies devant la télévision, énervement réciproque autour de la préparation du repas du soir, ménage, disputes et réconciliations… C’est une flèche droit dans le coeur que tire Mats Ek sur son public. Impossible de ne pas se raconter une histoire, impossible de ne pas revivre ses propres histoires… L’émotion poignante du Grand Pas de Deux interprété magnifiquement par Alice Renavand et Nicolas Le Riche en est un excellent exemple… Pas encore en ligne, mais on ne se lasse pas du duo Guillem / Le Riche :