« Dix ans de tutus dans la ville », c’est le nom de l’exposition de photographies en cours au Centre Culturel de la Providence à Nice. Un projet que la photographe, Luli Barzman, porte depuis dix ans: ou comment le tutu devient catalyseur de rencontres dans la ville…
Ayant quitté Paris pour Nice, la photographe souffre de la face sombre de la capitale: dure, froide, anonyme. Elle conçoit alors son projet « Tutu dans la ville » pour l’aider à vivre cette réalité. Une danseuse, un tutu, et la voilà partie à la rencontre des gens pour provoquer les rencontres.
Le choix de la couleur est fondamental, le rouge agissant comme « un phare dans le gris de Paris, un nez de clown, la chaleur d’un astre solaire, une invitation à la danse. »
Il est étonnant de voir à quel point les passants se prêtent au jeu, semblant se jeter dans l’aventure sans séduction ni frime: comme quoi la cause des grandes villes n’est pas perdue, il suffit de trouver ce qui rompra le quotidien des yeux rivés sur ses genoux!
Puis à l’occasion d’une exposition à Marseille, la photographe transpose le projet à la ville phocéenne, et enfin, les hasards de la vie font que Luli Barzman revient vivre à Nice, où elle retrouve les couleurs éclatantes, la générosité et l’exubérance, qui lui sont chères.
25 photos prises entre Paris (2001), Marseille (2009) et Nice (2011), 25 instants saisis avec beaucoup de fraîcheur par une photographe partie en croisade contre la morosité et pour qui la danse contemporaine est un point ancrage dans son travail. En effet, elle a beaucoup travaillé avec des chorégraphes et des danseurs, elle est partie tourner à Kinshasa aux côtés d’un chorégraphe congolais, a suivi le travail d’une chorégraphe dans les favelas de Rio, a travaillé en collaboration avec le Centre National de la Danse de Pantin.
Bref, son amour du mouvement ne date pas d’hier!
Luli Barzman amène les passants à être « différents ensemble, se faire confiance, échanger », et ses photos, pleines de spontanéité, veulent créer ce que l’artiste appelle des « micro-utopies vivantes ».
Et des utopies dansantes qui font vivre la ville, on en redemande!
Une belle exposition à découvrir dans une ancienne chapelle du XVII° siècle, en plein cœur du Vieux-Nice, jusqu’au 25 mars.